"Gravitation en Folie douce Majeure"
Un style nouveau, ciselé, juste, parfois brutal, un premier roman qui interpelle par son rythme haletant et la fine analyse d'un monde tout en contradictions, une générosité que l'on devine au travers d'un regard sans détour...
Stephan Cailleteau est né à Honfleur en 1970 et exerce le métier de cadre de santé à Caen. Il réside à Bénouville près du Pegasus Bridge. Avec "Répliques" , il signe ici son premier roman, aboutissement de sa passion littéraire qui commença à la faveur d'un livre de Philippe Djian "Zone érogène". Un premier ouvrage que la profession accueille avec enthousiasme et que la presse encense dès sa sortie.
Amoureux d'art, des paysages de l'océan atlantique et des rues du cœur de Paris, il imprime dans ce manuscrit une partie de ce qu'il est, de ce qu'il aime et de ce qu'il nomme lui-même "sa recherche d'absolu".
Un second roman est en cours de finition...
"Répliques", on en parle...
Stephan Cailleteau,entre amère lucidité et humanisme optimiste...
1- Votre mot favori ?
Désir. L’essence de la vie. Le carburant de l’âme. J’aime ce mot car je ne considère jamais que désirer est éprouver l’absence de
quelque chose ou devoir mettre tous les moyens en œuvre pour assouvir ce désir qui au final perdrait ainsi ce statut. Désirer, c’est pour moi, au sens de Deleuze, la persistance de
l’appétit de vie et il ne doit pas être perçu comme incomplétude de la condition humaine. Il est tout l’inverse. Désirer c’est avancer, vivre pleinement.
2- Quelle est votre définition de l’éternité ?
L’éternité ou l’infini sont des instants. Je persiste à penser qu’il existe des instants d’éternité, des instants
d’infini. L’éternité n’est pas une réalité, c’est un concept. Rien n’est éternel, pas même la mort. Rien ne finit jamais. Les êtres aimés continuent de vivre dans nos cœurs ou nos âmes après leur
mort. Ils nous aident à leur manière. Les étoiles continuent de briller après leur mort également.
3- La question que vous posez aux autres ?
Quel est votre rêve le plus grand regret ?
4- De quoi aimez-vous être ivre ?
... de liberté.
5- A quelle époque auriez-vous aimé voir le jour ?
A la mienne. Elle est fascinante. De liberté et de contrainte, d’espoir et de découragement, de beauté et de
laideur. Une époque tout en contradiction, en ambivalence, en instabilité, alors elle magnifie les moments de Joie. Je ne parle pas de gaieté qui reste un sous-produit futile et éphémère, mais de
Joie avec un « J » majuscule, de joie spirituelle, celle qui transcende tous les outrages de ce monde.
6- Un détail et tout change… Lequel ?
Celui de rester très attentif auX détails. Aucun détail n’est à ignorer. Jamais. C’est en eux que le diable se cache, mais
les plaisirs de la vie aussi. Chaque détail compte.
7- L’un des meilleurs conseils que l’on vous ait donné ?
Ne renonce jamais.
8- La dernière fois où vous avez frôlé la folie ?
Hier… Je suis Cadre de Santé en psychiatrie… alors…
9- Le souvenir auquel vous vous raccrochez quand tout semble aller de travers ?
L’été sur la petite plage de Calella de Palafrugell.
10- Vous conviez deux personnages célèbres pour refaire le monde jusqu’au petit matin, lesquels ?
Alexandre Jardin et Roger-Pol Droit. (S’ils lisent cette
interview, ils sauront pourquoi). Le romancier et le philosophe. Les yin et yang de mes nourritures spirituelles. J’aime ces deux hommes follement singuliers, chacun dans leur univers. Ils ont
façonné le mien. Mon ardoise ne sera jamais remboursable.
11- La belle mort selon vous ?
La belle mort n’est pas un oxymore pour moi. La belle mort est celle qui vient mettre un terme à une belle vie. La mort n’est rien
d’autre qu’une étape supplémentaire dans un processus qui nous échappe et nous dépasse totalement. Elle est une porte qui se ferme sur la vie telle qu’on la connait, mais s’ouvre nécessairement
vers autre chose. J’en suis convaincu. Elle ne peut être une fin en soi. C’est forcément plus complexe que ça.
12- L’idée reçue qui vous blesse ?
« Qui a bu, boira ». Je crois infiniment en la rédemption, en la seconde chance, au droit inaltérable à l’erreur.
13- Dernièrement, la chose qui vous a véritablement étonné ?
La capacité qu’a eu l’humain d’accepter en bloc toutes les restrictions, les ordres, les
contre-ordres, les interdictions, les conseils paternalistes et condescendants des décideurs d’un pays qui mourrait à petit feu d’un point de vue sociétal. La crise sanitaire a mis en
évidence la faiblesse de l’objection de conscience. L’acceptation de la fatalité, de la parole des « sages »… Oui ça m’étonne toujours de voir à quel point l’humain est malléable et corvéable à
merci. Ça me fait très peur aussi.
14- Quel est votre pire démon ?
Ma quête d’absolu.
15- La promesse que vous vous êtes faite ?
Un jour j’écrirai des romans. Ce sera ma vie. Mon job. Ma raison de me lever le matin ou de ne pas dormir la nuit.
16- Qu’est-ce qui, pour vous, est un sacrilège ?
L’imbécillité, l’irrespect, la suffisance. Ah…si, j’allais oublier : mettre des glaçons dans un whisky 18 ans
d’âge.
17- Le rêve que vous ne réaliserez jamais ?
Sans hésiter partir dans l’espace et explorer l’immensité stellaire.
18- La déconnexion, vous l’aimez comment ?
Totale… quand je nage dans la calanque du Mugel à la Ciotat.
19- Le lieu qui vous ressource ?
« Homme libre, toujours tu chériras la mer » Merci Charles Baudelaire. Tout y est.
20- Que diriez-vous au petit garçon que vous étiez ?
« T’inquiète pas mon loulou. On fera de notre mieux. On lâchera rien, on résistera, toujours. On fera tout ce
qu’on pourra, le maximum, je te le promets ».
Tout comme moi, vous avez été séduit par cet auteur ?
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